Halloween ou non, le mois d’octobre n’a pas été, le mois sanglant que l’on pouvait craindre de prime abord. Un peu à l’instar du rebond du mois de juillet, le rebond automnal des indices actions trouve sa source dans l’espoir d’une stabilisation à venir des taux directeurs et dans la baisse des prix de l’énergie en Europe.
Coté énergie donc, les cours du gaz se sont repliés de manière significative en octobre. Sous l’effet d’une météo clémente et de stocks de gaz reconstitués, les prix du gaz spot ont littéralement plongé sur les dernières semaines, de 163 euros le mégawattheure le 30 septembre, à 17 euros lundi dernier. Plus significatifs toutefois, les prix du contrat livraison un an ont baissé tout de même de 20% en octobre après 24% en septembre. Le prix du mégawattheure livraison un an reste toutefois 3 fois plus élevé que l’année dernière.
Autre facteur de soutien pour les marchés, les espoirs concernant l’évolution de la politique monétaire américaine. Pour la première fois depuis juillet, les investisseurs n’ont pas revu à la hausse leurs anticipations de relèvement des taux directeurs de la FED au cours de ce cycle. Les attentes demeurent donc sur un taux final proche de 5 %, seuil qui pourrait être atteint vers la fin du deuxième trimestre 2023.
Après avoir relevé ses taux de 375 bps en 2022 à date (dont 75 bps ce mercredi), la FED pourrait être conduite à ralentir le rythme avant d’ arrêter son resserrement à un niveau de 5% sur les Fed Funds le temps de constater l’impact nécessairement décalé de la hausse des taux sur l’économie.
Pour le moment en effet, le resserrement monétaire ne se fait pas encore vraiment ressentir sur l’économie. Hormis, le marché immobilier, directement impacté par la hausse des taux hypothécaires (>7% sur les maturités longues), les autres composantes de l’économie résistent comme le montrent l es bons résultats des entreprises au 3ème trimestre (chiffre d’affaires en progression de 12% sur le trimestre sur 288 entreprises du S&P 500 ayant publié).
Le chiffre de croissance du PIB pour le dernier trimestre est venu confirmer ce sentiment. Après 2 trimestres de croissance négative, les Etats Unis ont retrouvé le chemin de la croissance au cours de l’été (2,6 % en rythme annualisé) grâce à la consommation des ménages (1 %) et à la contribution du commerce extérieur (2,8 %) qui a profité, malgré la force du dollar, des exportations à prix élevé de gaz et de pétrole vers l’Europe.
La dynamique pourrait toutefois s’inverser à l’image de la contribution négative de l’immobilier (1,4%) et de l’investissement des entreprises (0,9 %). La clé de l’évolution de la croissance américaine restera entre les mains du consommateur américain 70 du PIB.
De façon surprenante, malgré les enquêtes toujours très négatives sur le moral des consommateurs, la consommation est restée robuste sur le trimestre, les salariés américains réduisant leur taux d’épargne pour maintenir leur consommation dans un contexte d’inflation élevé.
Le consensus des économistes s’attend cependant à ce que la consommation finisse par s’ajuster à la baisse au cours des mois à venir sous l’effet de l’érosion du pouvoir d’achat des ménages. Cette crainte alimente les anticipations de récession américaine pour la fin d’année ou début d’année prochaine.
Le scénario des marchés reste pour le moment une économie mondiale qui rentrerait tranquillement en récession au cours des mois à venir sous l’effet de la hausse des prix qui viendrait réduire le pouvoir d’achat des consommateurs dont on sait qu’il est (au moins dans les pays développés) le facteur essentiel de la croissance économique.
Dans ce contexte, le rebond des actions en octobre n’apparaît que comme ce qu’il est, c’est à dire un rebond mais pas une reprise
Pour qu’un nouveau cycle haussier de long terme puisse se développer, il faudrait outre une stabilisation des taux d’intérêt, une révision à la hausse des perspectives de croissance ce qui ne semble pas être envisageable pour le moment. Reste que la décélération progressive du rythme de resserrement monétaire aux Etats Unis en lien avec la diminution progressive de l’inflation sera t-elle une bonne nouvelle pour les investisseurs qui pourraient dès lors se positionner pour une reprise de la croissance.
La réunion de la FED de mercredi dernier qui a conduit à une quatrième hausse de 75 bps de suite pourrait constituer un tournant pour les marchés. Notre lecture de la communication de la FED est un peu différente de celle du marché. Nous retenons surtout que la FED est prête à ralentir son rythme de hausse des taux afin de juger de l’efficacité de sa politique pour ralentir l’économie.
Certes dans le même temps, la FED a déclaré que le taux final pourrait se situer à un niveau supérieur à celui anticipé par le marché, mais nous jugeons cette déclaration comme orientée et surtout destinée à ne pas enhardir les investisseurs. En réalité, le taux final de la FED n’est connu de personne et sera décidé en fonction de l’évolution de l’inflation qui devrait ralentir plus fortement au cours des mois à venir.
Cette raison ainsi que la dynamique calendaire plus favorable aux actions nous conduisent à augmenter tactiquement notre allocation aux actions dans l’espoir d’un rallye de fin d’année
Article rédigé par les équipes d’APICIL ASSET MANAGEMENT.
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