Dirigeants : les clés pour optimiser votre rémunération

23 juin 2025 | Fiscalité

Dirigeants : les clés pour optimiser votre rémunération

Optimiser la rémunération d’un dirigeant est une priorité stratégique pour tout chef d’entreprise. Améliorer son revenu net, alléger ses charges, sécuriser sa protection sociale, préparer sa retraite, anticiper la transmission… les enjeux sont nombreux. Voici un tour d’horizon des principaux mécanismes à connaître — et à adapter à chaque situation.

  1. Salaire ou dividendes : un arbitrage clé

Le premier levier d’optimisation consiste à trouver le bon équilibre entre rémunération (salaire) et dividendes.

  • Le salaire ouvre des droits à la protection sociale (retraite, maladie, prévoyance), mais supporte des cotisations sociales élevées.
  • Les dividendes bénéficient d’une fiscalité avantageuse (flat tax à 30 % ou impôt sur le revenu après abattement de 40 %), mais ne génèrent pas de droits sociaux. Dans certains cas (notamment SARL/EURL), les dividendes versés au gérant majoritaire sont soumis aux cotisations sociales au-delà de 10 % de son capital, primes d’émission et compte courant.

Pourquoi pas ? : Le dirigeant peut se verser au minimum une rémunération annuelle équivalente au Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS), afin de garantir une couverture sociale de base. Les dividendes peuvent ensuite compléter ce revenu dans une logique d’optimisation fiscale maîtrisée.

 

  1. Statut social : un choix structurant

Le régime social du dirigeant (assimilé salarié ou TNS) impacte fortement la fiscalité et la protection sociale :

  • TNS (Travailleur Non Salarié) : cotisations sociales moins élevées, mais couverture sociale moindre (hors mutuelle et prévoyance complémentaires).
  • Assimilé salarié : meilleure protection sociale, mais coût social plus important.

Bon à savoir : Ce choix dépend de la structure juridique de l’entreprise (SAS, SARL, EURL, etc.) ainsi que des attentes du dirigeant en matière de revenu, de couverture sociale et de statut.

 

  1. Rémunération indirecte : des leviers à activer

Le dirigeant peut diversifier ses sources de rémunération, à condition qu’elles reposent sur un service réel, soient dûment justifiées et proportionnées, afin d’éviter tout risque de requalification fiscale.

  • Avantages en nature : véhicule de fonction, logement, téléphone, etc., constituent une rémunération accessoire.
  • Indemnités kilométriques : remboursables selon le barème fiscal et exonérées de charges sociales sous réserve de justificatifs.
  • Primes et bonus : permettent de récompenser la performance et de moduler la rémunération en fonction des résultats.
  • Stock-options et actions gratuites : des dispositifs accessibles principalement aux sociétés par actions (SAS, SA), sous conditions fiscales et sociales précises, permettent d’aligner les intérêts du dirigeant sur la performance à long terme de l’entreprise.

 

  1. Épargne retraite : un outil intéressant

Des régimes de retraite supplémentaire permettent au dirigeant de se constituer un complément de revenus à la retraite tout en bénéficiant d’avantages fiscaux.

  • Les PER individuels, introduits par la loi Pacte de 2019, sont désormais préférés aux anciens contrats Madelin pour les TNS. Ils permettent des déductions fiscales intéressantes, dans certaines limites.

Petit rappel : Les anciens contrats Madelin restent valables s’ils ont été souscrits avant la réforme, mais il est conseillé d’évaluer leur transfert vers un PER.

 

  1. L’épargne salariale : un levier encore méconnu

Souvent perçue comme réservée aux salariés, l’épargne salariale peut aussi devenir un levier d’optimisation efficace pour les dirigeants. Ils peuvent, sous certaines conditions, bénéficier de l’intéressement, de la participation ou d’un abondement.

  • Les sommes peuvent être investies sur un Plan d’Épargne Entreprise (PEE) ou un Plan d’Épargne Retraite Collectif (PERCOL).
  • Ces dispositifs sont ouverts aux dirigeants assimilés salariés (notamment en SAS), mais restent en principe exclus pour les gérants majoritaires de SARL, sauf accord d’intéressement collectif étendu.

Bon plan : L’épargne salariale offre une fiscalité très avantageuse : exonération d’impôt sur le revenu lors du déblocage (hors prélèvements sociaux à 17,2 %) et coût réduit pour l’entreprise.

 

  1. Et pourquoi pas une holding patrimoniale ?

Créer une société holding permet au dirigeant de mieux piloter ses investissements et sa rémunération dans le temps.

  • Elle facilite la remontée de dividendes, versés ensuite au moment le plus opportun sur le plan fiscal.
  • En cas de cession, une holding à l’IS permet de réinvestir les plus-values dans une activité éligible, avec un report d’imposition possible (article 150-0 B ter du CGI), sous certaines conditions.

À noter : Bien utilisée, la holding offre au dirigeant une vraie souplesse pour piloter sa rémunération et son patrimoine. À envisager avec votre conseiller ALIQUIS Conseil.

 

Vous l’aurez compris, les leviers sont nombreux pour optimiser la rémunération du dirigeant. N’hésitez pas à contacter votre conseiller ALIQUIS Conseil pour mettre en place une stratégie adaptée à votre profil et alignée avec vos priorités.